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Le suivi hebdomadaire




10 janvier 2011
 

Plusieurs de nos adultes sont souvent découragés devant l’ampleur de la tâche, l’épaisseur du cahier ou la durée de la situation d’apprentissage. Ils ont l’impression qu’ils ne verront jamais la fin. Paradoxalement, lorsqu’ils sont inscrits dans des cours de deux ou trois unités, la date d’échéance est parfois si éloignée qu’ils ont le sentiment de disposer d’une longue période pour compléter leur cours dans les délais prescrits. C’est ainsi plus facile de procrastiner… Qu’arrive-t-il à vers la fin de cette période ? Ils constatent soudain que le temps a passé vite et qu’ils ne termineront pas à temps.

Si vous êtes dans une classe de FBC et que votre planification comprend des situations d’apprentissage courtes, avec une durée approximative proposée, vous n’avez peut-être pas ce problème, du moins il est moins répandu. Par contre, si la situation d’apprentissage est plus longue ou l’élève travaille principalement avec un guide d’apprentissage, les retards pourraient être plus importants. Quelle est alors la solution pour y remédier ? Naturellement, il n’y en a pas une seule, sinon cette problématique n’existerait plus, il y en a plusieurs… Je vous en propose une que j’ai longtemps utilisée en classe de FBD, soit le suivi hebdomadaire des élèves. Pour que ça fonctionne, il faut la collaboration de tous dans la classe, car la première condition est qu’ils devront accepter de ne pas vous solliciter pendant au moins une heure par semaine, sinon deux. Au début, cela peut paraître long, mais les élèves seront gagnants, car ils prendront moins d’heures pour compléter leurs cours. Si votre ratio est bas, vous pouvez le faire avec le groupe en entier. Si votre ratio est élevé, vous pouvez cibler ceux qui accusent un plus grand retard ou vous pouvez leur d’offrir de participer volontairement. Je conseille de débuter avec quelques-uns en premier, histoire de bien installer cette routine.

Pour commencer, vous bloquez un temps où vous ne répondez pas aux questions des élèves, idéalement la première ou la deuxième période le lundi, c’est un bon moment pour planifier la semaine. Vous choisissez un outil de suivi : un agenda, un calendrier, un journal de bord, un dossier progressif de type portfolio, etc. Ce qui est important, c’est que l’élève ait toujours l’outil en classe afin de pouvoir le consulter au besoin et qu’il garde des traces de son cheminement. La première semaine, au début de la période prescrite, vous demandez aux élèves d’indiquer, dans l’outil de suivi, ce qu’ils comptent accomplir durant la semaine à venir. Il peut s’agir d’une tâche ou d’une partie de tâche à réaliser, d’un apprentissage souhaité, d’un nombre de pages à compléter (plus facile en mathématique), d’un objectif à atteindre, d’une production à terminer, d’une notion à maîtriser, etc.

Le lundi suivant, le travail de suivi intensif commence. Vous bloquez la période, vous demandez aux élèves de consulter leur outil de suivi et d’indiquer s’ils ont oui ou non réalisé le travail prévu. Vous faites alors la tournée. Vous rencontrez chaque élève concerné et vous faites le point sur le travail réalisé. Si l’élève a terminé ses travaux, invitez-le à réfléchir sur ce qui a facilité son engagement. Quelles stratégies a-t-il utilisé ? Comment qualifie-t-il son travail ? Est-ce qu’il est fier du résultat ? Si l’élève n’a pas été en mesure de compléter ce qu’il avait prévu, discutez avec lui pour en trouver les raisons. Est-ce que la quantité de travail était trop importante ? Est-ce qu’il éprouve des difficultés en lien avec la tâche à accomplir ? Est-ce qu’il a plutôt perdu son temps ? Vous pourrez alors faire des corrélations entre ce que vous aurez observé sur son comportement en classe et l’accomplissement de ses travaux. Naturellement, si ces discussions dépassent le contexte de l’apprentissage, elles ne doivent pas se tenir en classe, mais plutôt en tutorat ou en suivi individuel. Par la suite, les élèves refont le même exercice, ils planifient la semaine à venir, en tenant compte évidemment des travaux non complétés la semaine précédente.

C’est très important de laisser l’élève lui-même déterminer ce qu’il veut accomplir durant sa semaine. Il doit sentir qu’il peut progresser à son rythme et qu’il a le pouvoir de décider. Toutefois, lors du suivi hebdomadaire, vous devrez l’aider à mieux calibrer son travail. Vous l’amènerez peut-être à augmenter la charge de travail à réaliser ou à la diminuer si vous constatez que c’est la raison pour laquelle les tâches ne sont jamais complétées.

Ce suivi peut constituer un temps fort d’évaluation en aide à l’apprentissage. C’est un bon moment pour recueillir des données sur vos élèves et surtout une excellente occasion de faire des rétroactions. Si vous optez pour un outil de type journal de bord, vous pourrez demander à l’élève d’y ajouter quelques réflexions sur ses apprentissages : nommer les nouveaux apprentissages, énumérer les difficultés rencontrées, évaluer l’efficacité de ses stratégies, écrire ce qu’il a aimé ou non, etc.

Cette stratégie n’est pas simple à mettre en place. Au début, il sera difficile de faire respecter les périodes où vous n’êtes pas disponibles pour vos élèves. Ces derniers devront faire appel à d’autres ressources pour les aider momentanément. Ils pourraient par exemple consulter les ouvrages de référence ou Internet, solliciter l’aide d’un pair, poursuivre la lecture d’un roman ou d’un article, exécuter des travaux d’une autre matière. L’absentéisme viendra aussi freiner vos ardeurs, car vous aurez toujours des élèves absents lors des périodes de suivi, ce qui vous obligera à les rencontrer un autre jour. De plus, les élèves seront peut-être récalcitrants, ils n’y verront pas immédiatement l’utilité. Certains diront que c’est une perte de temps, que ça ne donne rien, qu’on ne répond pas à leurs questions, etc. C’est une phase, j’en conviens, difficile à traverser, mais en contrepartie, si vous gardez le cap avec rigueur, vous constaterez que c’est un outil de suivi, d’évaluation et de gestion de classe efficace pour venir en aide à vos élèves, surtout pour les plus timides, ceux qui viennent rarement nous voir et qu’on oublie parfois dans le fond de la classe…

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Journée pédagogique montérégienne (JPM 2017)
lundi 20 mars

Plus de 340 personnes ont pris part à la journée pédagogique montérégienne qui a eu lieu le 28 avril 2017, au Centre de formation du Richelieu de la CS des Patriotes.

Vous pouvez maintenant consulter la présentation de Roch Chouinard qui a prononcé la conférence d’ouverture.