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La Montérégie en projets




7 avril 2014
 

Cette chronique vous présente les projets qui se déroulent en ce moment dans des centres FGA en Montérégie. Ces projets sont réalisés dans le cadre de l’appel de projets montérégiens 2013-2014 du Sous-comité de la formation générale des adultes. Chaque projet fera l’objet d’un atelier lors de la prochaine journée pédagogique montérégienne du 25 avril 2014.


Le coenseignement au Centre de formation des Maskoutains

Pour l’année scolaire 2013-2014, le Centre de formation des Maskoutains (CFM) a mis sur pied un système de coenseignement, communément appelé « team teaching ». Un enseignant par discipline (formation de base, français, anglais et mathématique) s’est vu attribuer une période d’une heure par semaine dans sa tâche pour permettre un enseignement différent en suscitant de nouvelles pratiques. Chacun de ces enseignants se joint donc à un collègue matière différent chaque semaine dans le but de faire vivre des activités variées aux adultes en formation. Capsules, enseignement de stratégies, activités interactives sont des façons possibles d’exploiter le coenseignement.

Le fait d’ajouter un enseignant supplémentaire en classe pour vivre une activité permet un meilleur accompagnement des adultes, mais aussi un riche partage de pratiques pédagogiques entre collègues. Le coenseignement n’est pas une façon d’alléger la liste de noms au tableau, il faut bien le dire ! C’est, au contraire, une structure aidante pour permettre de briser le tempo de l’approche individualisée et ainsi apporter une saveur différente à l’enseignement de chacun.

Des exemples d’activités ? En français : méthode d’autocorrection, activité interactive sur les participes passés, accompagnement Word Q et Antidote. En mathématique : capsule sur les fractions, jogging mathématique, jeux d’opérations. En anglais : capsules grammaticales, exercices de « speaking », jeux utilisant le TNI.

Plusieurs facteurs organisationnels sont à prévoir si votre centre désire implanter une telle structure : tâche, horaire des enseignants, intérêts, etc. Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter l’équipe de conseillance pédagogique du CFM !

Par Mylaine Goulet, conseillère pédagogique au Centre de formation des Maskoutains de la commission scolaire de Saint-Hyacinthe


La mathématique dynamique

C’est dans le contexte de notre appropriation et de l’implantation des nouveaux cours de mathématique que nous avons réfléchi à ce projet au Centre des Belles-Rives. Constatant en début d’année la présence toujours grandissante d’élèves à besoins particuliers, nous allions articuler ce projet en lien avec un groupe en alphabétisation-présecondaire, et poursuivre une réflexion. On allait se demander : pourquoi ces jeunes et adultes ont-ils tant de difficulté à réfléchir, à raisonner, à résoudre des problèmes, à penser ? Comment pouvons-nous davantage les aider à apprendre ? Pouvons-nous leur apprendre à apprendre ? Et comment ? Parallèlement à notre réflexion, nous travaillerions à créer et expérimenter du matériel pour nos quelques élèves en alphabétisation.

« Apprendre… une question de stratégies – Développer les habiletés liées aux fonctions exécutives » de Pierre Paul Gagné, Normand Leblanc et André Rousseau (Chenelière éducation) nous a beaucoup appris sur le sujet. Nous présentons dans cet article quelques réponses qui feront partie de la présentation de notre l’atelier « La mathématique dynamique » lors de la journée pédagogique régionale du 25 avril prochain.

Que nous disent les récentes recherches sur l’apprentissage ?

D’abord, il faut souligner l’étonnante avancée des recherches en éducation depuis quelques années. Les récentes découvertes nous permettent, d’une part, de mieux comprendre comment fonctionne le cerveau, et d’autre part, nous éclairent quant aux choix de nos pratiques pédagogiques. En psychologie cognitive, les travaux mettent l’accent sur l’importance d’entraîner l’élève à être actif intellectuellement dans son apprentissage. Dans « Apprendre… une question de stratégies », on explique qu’un élève qui apprend efficacement utilise un langage intérieur pour diriger son processus de pensée. Il développe peu à peu des habiletés et une prise de conscience en lien avec sa manière d’apprendre. La neuropsychologie et les neurosciences, quant à elles, grâce à de nouvelles technologies, nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau en action lors d’un apprentissage. Les résultats des travaux en neurosciences ont en effet permis de découvrir la localisation de plusieurs fonctions cognitives, langagières et motrices. Il est ainsi possible de localiser de façon assez précise les régions du cerveau qui sont activées lors par exemple de la conjugaison des verbes. Les neurosciences ont d’ailleurs aussi démontré que les nouveaux apprentissages créent de nouvelles connexions dans le cerveau.

Les récentes découvertes nous permettent enfin de mieux comprendre pourquoi beaucoup d’élèves vivent de grandes difficultés scolaires, pourquoi ils ont tant de difficulté à réfléchir, à raisonner ou à résoudre un problème. Les neurosciences et la neuropsychologie nous permettent maintenant de comprendre que beaucoup de troubles d’apprentissage sont causés par un dysfonctionnement des fonctions exécutives du cerveau.

Les habiletés exécutives

Les neurosciences s’intéressent depuis quelques années aux zones frontales et préfrontales des deux hémisphères du cerveau, et établissent un lien direct avec les fonctions exécutives. Ces fonctions des lobes frontaux sont associées à la métacognition et sont donc reliées à toutes les habiletés cognitives supérieures de l’être humain : planifier, formuler des buts, prendre des décisions, formuler de nouvelles réponses dans un nouveau contexte, modifier des attitudes, adapter des actions en fonction des objectifs à atteindre, apprendre des erreurs commises, mettre un plan en action, s’autocorriger et réajuster des stratégies en cours de tâche, résoudre un problème, etc. Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), les troubles graves de langage et les troubles du comportement sont des exemples de problèmes associés à un dysfonctionnement ou un retard de développement des zones frontales du cerveau. De plus, il faut savoir que le développement des lobes frontaux se poursuivrait jusqu’à l’âge de 25 ans.

Pouvons-nous aider nos élèves à apprendre ?

Il est très encourageant, à la lumière de ces nouvelles connaissances, de savoir que, par nos pratiques pédagogiques, nous pouvons aider l’élève à développer des habiletés liées aux fonctions exécutives. « Le fait qu’une difficulté d’apprentissage soit reliée à un problème cérébral, donc d’ordre biologique, peut laisser croire que les interventions éducatives n’auront que peu d’effet sur les habiletés de l’élève. Cependant, le cerveau est plastique : il peut être remodelé, au moins partiellement, par des exercices visant l’acquisition de nouvelles habiletés. En effet, les études permettent de constater que le cerveau se remodèle au fur et à mesure que de nouveaux comportements découlant de nouveaux apprentissages sont adoptés. » Une révélation pour nous : en choisissant les bonnes approches pédagogiques, nous pouvons influencer le développement du cerveau de nos élèves ! Les auteurs mentionnent que « l’intervenant qui connaît bien les fonctions exécutives peut ajuster son intervention de manière à favoriser le développement d’habiletés exécutives. » Ils spécifient également qu’« il appartient au milieu d’adapter les interventions à la condition de l’élève. » Alors, comment rétablir ou améliorer ces fonctions ? Les auteurs mentionnent que l’enseignant doit multiplier les occasions pour l’élève de se servir de ses habiletés exécutives. De plus, les études sur le sujet corroborent qu’il est possible d’enseigner systématiquement ces habiletés.

Gagné, Leblanc et Rousseau font observer que nos élèves présentant des troubles d’apprentissage ne savent pas, par exemple, choisir les bonnes stratégies d’apprentissage, ils font beaucoup d’erreurs d’inattention, perdent de vue l’objectif de l’exercice ou produisent des réponses qui ne tiennent pas compte des exigences de la consigne. Bref, selon eux, il importe de les rendre conscients de leurs stratégies cognitives pour qu’ils comprennent comment ils peuvent réussir ou pourquoi ils ne réussissent pas.

Nous avons retenu comme incontournables les pistes suivantes que nous présenterons de manière plus exhaustive dans le cadre de notre atelier, c’est-à-dire qu’il importe 1. d’enseigner aux élèves à penser plus efficacement, 2. d’enseigner les habiletés de pensée par modelage et de façon explicite, et 3. de mettre l’accent sur le processus et non sur le résultat.

Constatant que nos élèves à besoins particuliers ont de la difficulté à réfléchir, à raisonner, nous avons également accordé une attention particulière à la métacognition. Nous avons trouvé ceci : la recherche relative aux troubles d’apprentissage permet de croire que les pratiques pédagogiques qui incluent un entraînement à la métacognition améliorent les capacités d’apprentissage des élèves. Nous avons compris qu’un élève qui n’a pas appris à avoir une réflexion métacognitive aura donc de la difficulté avec des habiletés faisant appel aux fonctions exécutives.

D’autres éléments seront présentés lors de l’atelier du 25 avril. Nous observerons aussi le matériel créé et expérimenté par notre enseignante de mathématique en alphabétisation.

Par Brigitte Labelle, conseillère pédagogique au Centre des Belles-rives de de la commission scolaire des Trois-lacs

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Journée pédagogique montérégienne (JPM 2017)
lundi 20 mars

Plus de 340 personnes ont pris part à la journée pédagogique montérégienne qui a eu lieu le 28 avril 2017, au Centre de formation du Richelieu de la CS des Patriotes.

Vous pouvez maintenant consulter la présentation de Roch Chouinard qui a prononcé la conférence d’ouverture.